Il faut croire que les relâches de la Gaîté empêchaient les directeurs de l’Ambigu de dormir. D’après l’affiche, Cocagne devait passer la semaine dernière. Pour éviter de se rencontrer avec la Haine, MM. Fischer et Baugé avaient pris la résolution prudente de céder le pas à Sardou. Jusque-là rien de mieux, et l’on ne peut blâmer ces messieurs de n’avoir pas voulu compromettre par trop de précipitation un pièce pour laquelle ils comptent.
Mais, depuis dimanche, la Haine étant ajournée, par l’indisposition de Lafontaine, rien ne s’opposait plus à la représentation de Cocagne, et le drame d’Anicet Bourgeois et de Ferdinand Dugué avait été affiché pour hier mardi. Brusquement la première a encore été remise à aujourd’hui, au grand désespoir de tous ceux qui comptaient se dédommager à l’Ambigu des retards de la Gaîté, MM. Fischer et Baugé se seront sans doute dit :
Offenbach est un malin, ce n’est pas pour rien qu’il fait relâche quinze ou seize soirs de suite. Il est évident que cette première sans cesse annoncée et sans cesse reculée constitue une réclame énorme. (…)
UN MONSIEUR DE L’ORCHESTRE