Notre correspondant particulier nous écrit :
Londres, 18 juin.
La diva Schneider a fait hier her first appearance à Saint-Jame’s Theatre dans la Grande-Duchesse. Le public élégant et aristocratique de Londres lui a fait, à son entrée en scène, le plus chaleureux accueil, et a bissé presque tous ses morceaux ; mais l’artiste, mal secondée par l’orchestre, le plus ridicule qui se puisse imaginer, a fait plusieurs fois signe aux spectateurs que c’était trop
exiger d’elle. D’ailleurs, pour la représentation de ce soir, la direction change le chef d’orchestre et la plupart des exécutants.Mademoiselle Schneider n’a pas seulement obtenu le succès d’artiste auquel elle est habituée, il lui a fallu aussi un triomphe de diamants ; rien de beau comme sa riche toilette du deuxième acte ; où elle montre pour 200,000 fr. de bijouterie.
L’acteur chargé du rôle de Fritz, M. Duplan, est celui que le public a le plus associé au succès de la diva ; quant aux autres, ils nous sauront gré de ne pas en parler, sauf Schey, étourdissant dans le baron Grog.
M. Raphaël Félix n’assistait pas à la représentation ; depuis trois semaines il souffre cruellement d’un anthrax à l’épaule, et, le
matin même, il avait supporté une douloureuse opération.R. SIMPSON.
Jules Prével.