Par date

Courrier des théâtres

Le Figaro – Jeudi 18 mars 1880

Neuf théâtres, bravant le soleil, ouvriront encore leurs portes dans l’après-midi de dimanche. Ce sont :
(…) Les Folies, la Fille du tambour-major ; (…)

___

On nous écrit de Bruxelles :
Je vous ai dit dans une récente lettre le succès de la Fille du Tambour-Major, aux Galeries Saint-Hubert. Ce succès grandit chaque soir, par suite d’un truc assez original imaginé par le directeur, M. Carion.
On pouvait craindre avec raison que le public belge se refusât à éprouver un enthousiasme patriotique bien ardent en voyant chaque soir l’armée française entrer dans la ville de Milan. Qu’a inventé M. Carion ? Il a trouvé le moyen d’intéresser la fibre patriotique belge à ce grand fait militaire, autant qu’étranger.
Chaque soir, au baisser du rideau, après la fin du dernier acte, on change vivement les drapeaux qui s’agitent sur la scène. Aux couleurs tricolores françaises, on substitue des couleurs belges, et quand le rideau se relève pour répondre au rappel de la salle, c’est l’armée belge qui défile devant la rampe en chantant la Brabançonne.
Vous ne pouvez vous figurer l’enthousiasme qui transporte les spectateurs ; c’est du délire. Et M. Carion, tout en se félicitant de son idée, doit regretter de ne l’avoir pas trouvé plus tôt et de n’avoir pas tout d’abord remplacé dans toute la pièce l’armée française par des volontaires belges. Cela lui eût fait un admirable spectacle de circonstance pour les fêtes du cinquantenaire de l’indépendance belge.
Jules Prével.

Par date
Par œuvre
Rechercher
Partager