La Haine a été répétée généralement ce soir. J’ai raconté, il y a plusieurs jours, tout ce qu’il y avait à raconter à propos des répétitions à la Gaîté, – n’y revenons donc pas et affirmons à messieurs de la censure que leur volonté a été respectée et que personne n’a songé à forcer la consigne qu’ils avaient imposés à Offenbach.
Maintenant, pourquoi cette répétition à huis clos ?
Ces messieurs n’ont-ils pas eu tout le temps de lire le manuscrit de la Haine ? Si cette lecture ne leur a pas suffi et s’ils ont voulu juger de l’effet que produiraient certains passages à la représentation, n’auraient-ils pas mieux fait d’attirer au contraire à la répétition de ce soir un certain public qui n’eût pas manqué de souligner tout ce que ces cinq actes peuvent contenir de dangereux ?
La famille d’Offenbach seule a été admise – c’est gentil ça. – On m’affirme que MM. les censeurs ont poussé l’amabilité jusqu’à tolérer M. Marie Uschard. Mais pas d’étrangers et surtout pas de journalistes.
Pendant qu’une escouade de sergents de ville protégeait MM. les censeurs contres les indiscrets, un commissaire de police, assisté d’un huissier, dressait un procès-verbal sur la scène du théâtre des Arts. (…)
UN MONSIEUR DE L’ORCHESTRE.
