La liste des victoires et conquêtes de la Grande-Duchesse s’augmente tous les jours. Nous ne pouvons que résumer, le plus brièvement possible, le bulletin de ses triomphes. Les principaux théâtres de la province, en effet, jouent en ce moment ou s’apprêtent à jouer l’ouvrage devenu si rapidement célèbre du maestro qu’un journal appelle « l’Hogarth musical. » — Le 21, Lyon a vu apparaître la Grande-Duchesse, sous les traits de Mlle Jeanne, Mme Goby ayant été obligée de résilier pour cause de santé. Tout le rôle fait honneur à Mlle Jeanne, qui sait être elle-même. M. Lecomte s’est fait un physique désopilant pour jouer le général Boum. Mlle Clarisse est fort avenante dans Wanda. Les costumes sont riches, frais et variés, et l’orchestre des Célestins a été augmenté pour la circonstance. Il y a là une veine de soixante représentations. — La mise en scène de la pièce, à Marseille, ne laisse rien à désirer et elle n’a rien à perdre au souvenir de ceux qui l’ont vue à Paris. Mlle Zulma Bouffar a su se montrer hardie sans tomber dans le trivial. Lesbros-Boum est étonnant ; Paggi est un Grog de la meilleure espèce. En résumé, succès de fou rire. — Mlle Géraldine et Carrier désopilent le public de Rouen. Mlle Géraldine a bien la crânerie de geste et d’allure, la verve séduisante et mutine de son belliqueux personnage ; M. Brunet dit fort drôlement les couplets de la Gazette ; Mme Guérinot chante agéablement. La foule se porte au théâtre et les Rouennais sont d’avis, avec Rabelais, que le rire est le propre de l’homme et ils s’en donnent à coeur joie. — A Nantes, le succès le plus vif suit les représentations de la Grande-Duchesse. L’interprétation est aussi bonne qu’on peut le souhaiter en province. Mme Basta joue et chante le rôle principal avec un superbe entrain ; Boudier est un fameux général Boum ; Mlle Darmand (Wanda) est aussi gracieuse que charmante. Les autres rôles sont remplis consciencieusement.— La Grande-Duchesse, de Boulogne-sur-Mer, Mlle Juliette de Salles, a été saluée des plus chaleureux applaudissements ; grand succès aussi pour Mlle Josset (Wanda), qui fait ses premières armes d’une façon remarquable.— En résumé, succès sur toute la ligne. En province, où le public de théâtre n’est pas flottant comme à Paris, les directeurs se félicitent d’avoir monté une pièce, lorsqu’ils peuvent, — chose rare ! — la donner un mois ou deux sans interruption. C’est ce qui arrive sur toutes les scènes où la Grande-Duchesse fait son apparition. Strasbourg la monte en ce moment, ainsi que Nancy et Montpellier.
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On annonce l’engagement de Berthelier aux Menus-Plaisirs, pour remplir dans Geneviève de Brabant un rôle fort amusant, dit-on. L’ensemble des interprètes de l’oeuvre complètement refondue d’Offenbach se trouve ainsi complété par l’excellent transfuge de l’Opéra-Comique, et les répétitions vont pouvoir bientôt commencer.
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Nous avons annoncé, il y a trois semaines, que M. Mapleson, l’entreprenant imprésario, avait l’intention d’ouvrir à Londres un théâtre exclusivement voué à l’interprétation des œuvres d’Offenbach, et qui prendrait même le nom du maestro populaire. Ce projet est aujourd’hui en voie de réalisation, et l’inauguration de la salle Offenbach dans la capitale du Royaume-Uni est positive.
