Par date

Paris au jour le jour

Le Figaro – Mercredi 28 novembre 1866

(...)

Restons encore un peu à l’étranger : l’Etendard a un correspondant à Londres qui nous donne une assez piètre idée du célèbre cortége du lord-maire.

Ce que les Londoniens veulent bien appeler un cortége, est un composé hétéroclite d’oripeaux, de bannières fanées, de soldats véritables et de soldats de carton, de voitures louées à trois shillings l’heure, et d’équipages aux livrées de mauvais goût. Le croirait-on ? Jusqu’en 1864 on voyait, en tête de cette procession, des chevaliers bardés de fer et tenant en main un long manche à balai en guise de lance. Les représentants des diverses corporations sont encore accoutrés tout aussi grotesquement avec leur veste rouge ou blanche, leur casque impossible et leurs drapeaux aux couleurs bigarrées. Les costumes officiels sont à l’unisson. Figurez-vous d’honnêtes citoyens revêtus d’une longue robe rouge bordée de fourrure, – pas d’hermine, – et coiffés d’un tuyau de poêle ! Le couvre-chef du lord-maire est une antiquité qu’on pourrait classer parmi les monuments.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les enfants battaient des mains ; à certaines fenêtres du Strand, on avait installé un énorme chien noir dont la tête intelligente était ornée d’une couronne de lierre. Au moment où Sa Seigneurie le lord-maire a passé, le quadrupède aboya joyeusement.

Il va sans dire que la procession marchait sur des airs d’Offenbach qui restera comme un classique de ces pompes singulières.

Paul de Souesmes.

Par date
Rechercher
Partager