(…) Le Châtelet a donné ce soir la centième représentation des Sept châteaux du diable.
En l’absence de M. d’Ennery, M. Castellano a remplacé le souper traditionnel par un envoi de mille francs, à la Caisse de secours des artistes dramatiques.
Je crois que personne ne se plaindra de cette infraction à la règle établie, ni Thérésa, ni Mme Donvé, ni aucun des artistes qui ont tant contribué au succès de cette reprise.
Si l’exemple de M. Castellano pouvait être suivi désormais par tous les directeurs assez heureux pour avoir des centièmes à célébrer, j’applaudirais des deux mains à l’abolition définitive des soupers de théâtre.
A part les fêtes sardanapalesques, organisées par Offenbach au Grand-Hôtel et au théâtre de la Gaîté, ces soupers n’ont jamais été qu’un prétexte à manger des viandes fades assaïsonnées de champagne exécrable.
On aurait donc raison d’y renoncer. Un cadeau de mille francs à la Caisse de secours des artistes dramatiques est mille fois préférable.
Une bonne action vaut mieux qu’un mauvais souper.
Un Monsieur de l’orchestre.