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Courrier des théâtres

Le Figaro – Mardi 1er février 1870

Voici une primeur que nous allons annoncer, et qui va bien étonner messieurs de Leuven et du Locle, car le plus grand mystère a procédé à l’affaire en question. Mais nous ne craignons pas un démenti.

Fantasio, d’Alfred de Musset, arrangé en opéra-comique – trois actes et quatre tableaux – par M. Paul de Musset, musique d’Offenbach, sera un des prochains ouvrages représentés rue Favart.

Le traité a été signé le jour du départ d’Offenbach pour Vienne, sur une des malles du
maëstro qui, suivant sa noble habitude, était en retard pour le chemin de fer.

(...)

___

Mademoiselle Christiane a été engagée au théâtre des Bouffes parisiens pour trois années, à partir du 1er septembre 1863.

La première année tout s’est passé pour le mieux mais au commencement de la seconde mademoiselle Christiane s’est regimbé.

Lors de la distribution des rôles de la princesse de Trébizonde, plusieurs dames ne s’étant pas trouvées satisfaites, ont réclamé : la direction, pour maintenir l’ordre dans le régiment des pages, a dû sévir, les engagements de mesdames Pradal, Dalbert, ont été successivement résiliés.

Mademoiselle Christiane qui, d’abord, avait accepté son rôle, n’en a plus voulu ensuite, et, malgré les avis officieux, les bulletins et les sommations, elle s’est dispensée de venir aux répétitions : bref, elle a fini par rester chez elle.

En présence de cette obstination et de ce refus de service, la direction a assigné mademoiselle Christiane pour demander soit l’exécution de l’engagement, soit la résiliation et la condamnation au paiement du dédit.

Le tribunal de commerce, dans son audience du 26 janvier, a déclaré l’engagement résilié, et condamné mademoiselle Christiane à payer à la direction des Bouffes-Parisiens, la somme de cinq mille francs, montant du dédit, et l’a, en outre, condamnée aux frais et dépens.

Gustave Lafargue.

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