La Grande-Duchesse vient de faire son entrée à Orléans, entrée triomphale s’il en fût. Mme Ugalde, Hittemans, Beaucé, Garnier ont rivalisé d’efforts et de talent. « Ce rôle de la Grande-Duchesse, dit le Journal du Loiret, a été chanté par Mme Ugalde avec une crânerie nuancée de finesse. L’éminente artiste s’est surpassée elle-même et a atteint la perfection du genre. Quelle méthode et quelle ardeur ! D’autres chantent avec leur voix, d’autres avec leurs bras et leurs jambes. Mme Ugalde, ainsi que l’a dit M. Francisque Sarcey dans une de ses « spirituelles causeries dramatiques, chante avec son âme, et c’est l’âme d’une artiste. » Une deuxième représentation de l’oeuvre d’Offenbach a été redemandée avec acclamation pour le lendemain.
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De retour à Paris, Mlle Géraldine vient de jouer la Grande-Duchesse à la Rochelle et à Rochefort, avec un succès des plus accentués. Dans ces deux villes le public a prouvé par ses rappels et ses applaudissement à l’artiste aimée des anciens Bouffes, tout le plaisir qu’il prenait à son talent spirituel, à sa voix sympathique, à son jeu piquant et distingué.
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L’événement de la semaine, à Londres, a été la Grande-Duchesse de Gérolstein, jouée par Mlle Schneider au théâtre Saint-James. La gracieuse souveraine, aussi piquante qu’à Paris, mais un peu moins prodigue de cascades, par égard pour la réserve britannique, a eu un succès fou. MM. Duplan, Beckers, qu’on a vu à l’Opéra-Comique, et Michel se sont fort bien tirés des rôles de Fritz, Boum et Paul. Dans la salle, on remarquait le prince et la princesse de Galles, le prince et la princesse de Hesse, le prince de Danemark, le duc de Cambridge, le prince de Teck, le comte et la comtesse de Paris, le duc et la duchesse d’Aumale, le prince de Joinville, le duc de Wurtemberg, la duchesse de Manchester, la marquise de Baih, etc., etc.