1855

Causeries musicales

14 janvier 1855
La Muette de Portici, ce chef-d’oeuvre mélodique d’Auber, vient d’être repris à l’Opéra avec beaucoup de succès. La direction s’est mise en grands frais de danseuses ; mesdames Cerrito, Rosati, Guy-Stephan, ont tour à tour montré toute la grâce et la souplesse de leur merveilleux talent.
Le rôle de Masaniello n’est précisément pas écrit pour Gardoni, il serait plus à l’aise dans un conspirateur en habit de ville et en gants blancs ; sa charmante voix ne suffit pas toujours là où il (…)

Causeries musicales

4 février 1855
Ah ! la belle musique que cette partition du Freyschutz ! La splendide richesse de coloris, l’inimitable harmonie, les divines mélodies, légères ou graves, étincelantes ou sombres, naïves comme l’air fredonné par la paysanne aux veillées, ou profondes comme l’infini rêvé par l’auteur apocalyptique de Faust ! Certes, tout a été dit sur ce chef-d’œuvre de Carl-Maria de Weber, mais on ne saurait trop abuser de l’anathème esthétique contre les mutilations opérées par M. Castil Blaze, ce grand (…)

Causeries musicales

25 février 1855
A MONSIEUR VILLEMOT.
Monsieur et cher confrère, – puisque vous jouez avec la guitare de Figaro des variations sur tous les motifs de la symphonie parisienne, – vous parlez, avec votre charmant esprit, de tout ce qui se fait à Paris, et même de tout ce qui ne s’y fait pas, – mais vous avez eu l’imprudence de lancer à M. Jouvin, je ne me souviens, plus à quel propos, une question dont vous n’avez sans doute pas calculé toutes les conséquences fâcheuses. Vous réveillez sans le vouloir toutes (…)

Causeries musicales

25 mars 1855
En 1835, l’Éclair, d’Halévy, venait à peine d’être donné à l’Opéra-Comique, lorsque la Juive fit son apparition à l’Opéra. Nous étions à Paris depuis peu, et naturellement très-curieux d’aller entendre cette Juive, dont on disait tant de bien et tant de mal ; nous étions silencieusement apostés dans la cour de l’Opéra vers six heures du soir, nous attendions avec impatience l’illustre auteur de ces partitions. Un peu avant sept heures, M. Halévy arrivait effectivement ; avec l’aplomb d’un (…)

Le monde parisien

1er avril 1855
M. Jacques Offenbach vient de publier le Décaméron dramatique avec dix Boccace au lieu d’un pour chanter les Fiametta du Théâtre-Français. Quelques poëtes et quelques
prosateurs qui font des vers par occasion, ont écrit les légendes de ces dix portraits, qui ne sont pas tout de marbre et d’or.
Mais pourquoi a-t-on oublié la plus belle de la maison, mademoiselle Judith, qui a inspiré tant de poëtes ? Est-ce qu’on désirerait le sort d’Holopherne ?
ÉDOUARD HOUSSAYE.
[Airs lyriques]

Le monde parisien

15 (?) avril 1855
Les concerts et les giboulées continuent à remplir les airs.
(...)
Pour en finir avec les concerts et les giboulées, j’annoncerai le concert de M. Offenbach, – sans giboulées, j’espère. – M. Offenbach est apprécié pour sa musique d’un sentiment exquis, et pour son violoncelle, qui a toutes les coquetteries des jolies filles. M. Offenbach est un charmant musicien partout, excepté au Théâtre-Français !
ÉDOUARD HOUSSAYE.

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