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Courrier des Théâtres

Le Figaro – Samedi 30 octobre 1875

Le succès du Voyage dans la Lune s’affirme d’une façon éclatante. On a été obligé d’ouvrir deux bureaux de location à la Gaîté, et on doit en ouvrir un troisième demain.

Les heureux auteurs du nouvel opéra-féerie ont déjà reçu les plus brillantes propositions des directeurs de Bruxelles, de Londres et de Bordeaux.

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Dernières nouvelles des Bouffes-Parisiens : la Jolie Parfumeuse ne sera plus jouée que ce soir et demain. Lundi et samedi, relâche pour répétitions de la Créole. Mercredi, irrévocablement, première représentation.

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Dans ce bas monde où règne la bamboche,
Tantôt je fus épingle ou bracelet,
Bague, bouton, puis l’on me mit en broche :
Je dis enfin le voyage au complet !…

Ainsi s’exprimait, dans une ancienne féerie, un Rubis personnifié par une toute charmante actrice.

Nous pourrions presque en dire autant d’un brillant monté sur une bague, dont l’histoire est au moins aussi singulière.

C’était en 1874. Le théâtre des Variétés venait de reprendre la Périchole avec le nouvel acte de la Prison.

Pour le remercier de ses soins, la diva Schneider fit cadeau à Rousseau, le régisseur général de ce théâtre, d’une jolie bague en brillant, sur laquelle étaient gravés, ces mots « A mon ami Rousseau, LA PÉRICHOLE, 1874. »

Hélas ! le pauvre garçon no la porta pas longtemps ; bientôt il mourut, et ses affaires furent sans doute dispersées par les enchères, car cette bague vint échouer chez une marchande à la toilette des arcades de la Place Royale.

C’est là qu’elle fut trouvée par M. Morris fils, le directeur de l’affichage des théâtres, qui s’empressa de la racheter en souvenir de son ami Rousseau.

L’autre jour, à la première de la Filleule du roi, M. Morris alla raconter cette odyssée à Mlle Schneider, qui fut, comme vous le pensez, bien surprise de retrouver sa bague au doigt de M. Morris, après un pareil voyage.

Jules Prével.

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