Est-ce que les coutumes étranges qu’on nous montre dans le Voyage dans la Lune exerceraient leur influence sur les usages terrestres ?
Peut-être bien, car voici ce qui se passe, en ce moment, au théâtre de la Gaîté.
Un banquier, célèbre par son amour pour les étoiles, assiste à presque toutes les représentations de l’opéra-féerie d’Offenbach.
Avant de passer dans la salle, il pénètre dans les coulisses. Il porte lui-même un énorme sac dont le contenu est destiné aux pensionnaires féminins de M. Vizentini.
Or, savez-vous ce qu’il y a dedans ? – C’est ici que l’originalité commence. – Des bonbons ?... Des fleurs ?... Des bijoux ?... Non.
Il contient tout simplement… des pommes !
Vous savez que les pommes jouent un grand rôle dans la pièce de la Gaîté. Au dernier acte, tout le monde en croque. Seulement, les pommes de l’administration étaient mauvaises et déplaisaient fort aux petites et gentilles mangeuses. C’est pourquoi le banquier passe tous les soirs chez Potel, achète un énorme sac de pommes excellentes, et les remet au régisseur du théâtre qui est ensuite chargé de les distribuer.
Ô touchante sollicitude du plus Parisien des banquiers !
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Mme Pasca a fait sa rentrée à Pétersbourg dans le Demi-monde. Grand succès – ce qui ne l’a pas empêchée de donner sa démission pour l’année prochaine.
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Nous avons sous les yeux le Golos annonçant les spectacles du jour, et nous y trouvons ce détail amusant la Grande Duchesse se joue sous le titre de Le sabre héréditaire !
Jules Prével.