Ce soir :
(…) A la Gaîté, première représentation de la Haine, drame en cinq actes et huit tableaux, de M. Victorien Sardou.
Levée du rideau à sept heures et demie précises.
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Nous recevons à l’instant même la lettre suivant de M. Offenbach, que nous nous empressons d’insérer.
Dimanche, 29 novembre.
Mon cher de Villemessant,
Une foule de bruits contradictoires circulent au sujet de l’incident qui a empêché la première représentation de La Haine, hier, à la Gaîté. Il n’y a de vrai, dans tout cela que l’indisposition de Lafontaine et de Clément Just, qui vont mieux, Dieu merci, et qui joueront demain soir, lundi.
Cela nous a fait deux relâches de plus, au grand désespoir de Sardou, qui est malade de fatigue, et que l’on rend bien injustement responsable de tous ces retards.
Songez qu’indépendamment des artistes, il y a plus de trois cents personnes qui prennent part à l’action, et que ce monde, comme vous le savez, n’est disponible que le soir, sans compter la musique, l’orchestre et les chœurs qui ont un rôle dans la pièce.
Tout est prêt maintenant, et nous en avons été quittes, Sardou et moi, pour pleurer tous ces relâches dans les bras l’un de l’autre.
Bien à vous.
JACQUES OFFENBACH.
Gustave Lafargue.
