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Échos de Paris

Le Figaro – Samedi 9 octobre 1880

Nous avons voulu rendre à la dernière demeure d’Offenbach la visite du lendemain des funérailles.

Bien qu’il se trouve au septième rang dans la première petite allée donnant sur le chemin des Gardes, le caveau de la famille Alcain, où repose Offenbach, est en ce moment facile à découvrir.
Les fleurs en effet recouvrent entièrement la petite chapelle, et se voient de fort loin. Aux angles, quatre grandes couronnes de fleurs ; sur le faîte et à toutes les saillies, des bouquets et des couronnes. Au milieu du mur latéral, parallèle au chemin des gardes, la grande couronne d’immortelles jaunes offerte par les Folies-Dramatiques. Devant la porte du caveau, entre les deux pilastres du petit perron, un entassement de violettes et de chrysanthèmes. Deux tout petits bouquets de violettes ont même été glissés entre les branches de deux arbustes verts garnissant les vases de bronze de l’entrée.
Sur le sol, à l’entour, un semis de pétales détachés des bouquets et des guirlandes, que vingt-quatre heures ont suffi à flétrir à moitié.
Nous jetons un coup d’œil dans l’intérieur du monument ; les murs, le petit autel, le sol même, tout disparaît également sous les fleurs. Seul le vitrail du fond, bleu, blanc et or, se détache dans le clair obscur. Un pâle rayon de soleil se joue sur les roses, les pensées et les marguerites ; de capiteux et printaniers parfums se dégagent de toute cette flore et se perçoivent encore quand on est assez loin de la tombe.
Le Masque de Fer.

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