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La Soirée Théâtrale

Le Figaro – Mardi 27 février 1877

A part la rentrée de Théo dans la Jolie Parfumeuse, je ne vois rien d’intéressant à signaler ce soir.

Et encore cette rentrée n’intéresse-t-elle vraiment que le directeur des Bouffes qui, grâce à l’influence sérieuse de sa jolie pensionnaire sur les recettes, pourra préparer à l’aise l’opérette nouvelle avec laquelle il compte terminer sa saison. Moi, je dois me borner à
constater le fait. Les reprises de la Jolie Parfumeuse aux Bouffes sont trop fréquentes pour pouvoir me donner matière à chronique.
L’héroïne de cet aimable, opéra-comique est la première à s’en plaindre. Tout récemment encore les nombreux Parisiens qui ont pu la a voir à Nice dans d’autres pièces, l’ont à l’unanimité déclarée charmante dans Madame l’Archiduc comme dans la Petite Mariée. Ici, depuis deux ans, la fatalité la ramène toujours à la Jolie Parfumeuse.

– Mais on va croire que je ne sais que cela ! dit la pauvre Théo toutes les fois qu’il est question d’une nouvelle reprise de cet ouvrage.

Et quand on l’applaudit, quand on bisse ses couplets, quand elle trouve en revenant dans sa loge des fleurs sur tous les meubles,
elle murmure en soupirant

– Comme je serais contente… si je jouais autre chose !

C’est un véritable petit salon que la loge de Théo. On y vient causer, potiner, plaisanter. Ce soir, on y racontait de charmantes anecdotes.

On y a parlé, en riant, d’une nouvelle opérette à laquelle travaillerait Offenbach :

Le Joli Sénateur.

Mme Peschard y jouerait le rôle du sénateur et Théo celui de Marianne République, sa fiancée.

Le premier acte se passerait à bord d’un bateau-mouche.

Daubray, causant avec Colombey, lui dirait :

– Je vous assure que les tartes aux pommes, ne valent pas les tartes aux poires !

A ces mots, le sénateur, bondirait en s’écriant :

– Je vous défends d’insulter ma fiancée !

Au dernier acte le joli sénateur, après une foule de péripéties, irait porter vingt-cinq mille francs aux ouvriers lyonnais. Le chœur des ouvriers lyonnais serait destiné, affirme-t-on, à produire un grand effet. (…)

Un Monsieur de l’orchestre.

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