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La Ville et le Théâtre

Le Figaro – Samedi 13 juin 1868

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La Schneider autrichienne est en ce moment à Paris, où elle vient passer le congé annuel que lui permet le Karl Théâtre (de Vienne) dont elle est l’étoile et l’idole.

C’est une femme, blonde, le profil régulier et d’une expression très sympathique et très douce. Elle se nomme Anna Grobecker.

Elle était avant-hier aux Variétés, écoutant attentivement le Pont des Soupirs qu’elle va reprendre au Karl Théâtre dans trois semaines. Elle s’est fait entendre hier dans une maison particulière avec un succès très marqué : elle chante indifféremment en allemand et en français avec une voix charmante dont elle se sert avec beaucoup d’art ; beaucoup de brio et de verve en outre, le tout n’excluant ni la finesse ni le charme : c’est un mélange de Thérésa et de Schneider, plus de délicatesse que l’une et plus de voix que l’autre, et c’est très piquant.

Le secrétaire de la rédaction,
Alexandre Duvernois.

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