(…) Pendant que la fusillade grondait au Châtelet, le canon tonnait au Cirque-d’Hiver.
Eh ! mon Dieu, oui… le canon. Les fusils en bois de l’Ours et la Sentinelle ont fait leur temps.
Savez-vous ce qu’on y met dans ce canon ?
De la poudre ! – Naturellement.
Et avec cela ?
Un homme !
Un homme obus !!
Une concurrence au Voyage dans la Lune.
A l’une des extrémités du Cirque, au-dessus de l’orchestre, un canon ; de l’autre côté un trapèze. Un homme entre dans le canon, le coup part, et on voit l’homme, lancé dans l’espace, saisir le trapèze au vol.
Voilà, dans toute sa simplicité, le nouvel exercice que trois mille, personnes viennent d’applaudir au Cirque. Ne me demandez pas si le canon est à truc ; je l’ignore. Mais ce que je vous affirme c’est qu’on n’a jamais vu, dans aucun cirque du monde, un spectacle plus émouvant.
Un Monsieur de l’orchestre.
