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Nouvelles à la main

Le Figaro – Dimanche 13 avril 1856

Le vrai est beau, le vrai est aimable, c’est convenu, mais le vrai est aussi parfois très gai, je n’en veux pour preuve qu’un mot qui n’a pas encore eu le temps de prendre barbe : il date d’hier. Je passais sur un pont que je ne désignerai pas, – je ne veux pas m’attirer un procès
de parti pris ; – sur ce pont il y avait un aveugle, un pont sans aveugle serait une perdrix sans orange ; je regardais ce Bélisaire civil en pensant un peu à Giraffier et beaucoup à Patachon. Une Antigone de ménage s’approche de notre Œdipe et lui dit avec le plus profond
respect en le prenant délicatement par le bras :
– Monsieur est servi !

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Offenbach, à qui je répétais le mot tout à l’heure, n’a pas ri, et, je l’avoue, sa froideur m’a fâché.
– Vous ne le trouvez donc pas comique ?
– Bah me répondit-il, cela n’est pas plus drôle que ma portière, qui a un valet de chambre. Ces jours-ci, il était au cinquième ; j’entendis sa maîtresse lui crier de la cour « Charles, dépêchez-vous de descendre pour donner les bottes à Môssieu ! »

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A propos d’Offenbach, nous avons, dans notre dernier numéro, donné la liste des ouvrages composés par lui pour les Bouffes Parisiens ; mais nous avons eu tort de ne pas ajouter qu’il n’est pas le seul qui ait contribué au succès de son théâtre, et qu’il avait eu l’esprit de mettre en lumière des compositeurs tels que MM. Jonas, Dufresne, Léopold Amat, Lépine, d’Osmont et Coste ; nous ne parlons pas de MM. Poise et Pilati, qui étaient déjà connus et aimés du public.

G. Bourdin.

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