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Théâtres – Ouverture des Bouffes parisiens

Le Figaro – Dimanche 1er juillet 1855

C’est mardi, 3 juillet que le petit théâtre de genre, dirigé par Jacques Offenbach, ouvre ses portes au public. On y exécutera une saynète lyrique, dont le rôle principal sera joué par Darcier. A la répétition générale, dont nous avons entendu quelques fragments, le chanteur populaire a dit avec beaucoup d’âme et avec cette vérité de diction, qui en fait un artiste à part, une ravissante phrase dans le trio final.
Un des vifs plaisirs de cette soirée d’inauguration sera un piquant arrangement du Barbier de Séville, en pantomime, exécuté avec la musique de Rossini. La transformation est des plus originales Figaro devient le classique arlequin, Bazile pierrot, Bartholo Cassandre, Rosine Isabelle. L’air de la Calomnie, mimée par Pierrot sur le délicieux orchestre du maître, est une des plus spirituelles bouffonneries qu’on puisse imaginer. N’oublions pas, dans le programme de la soirée, un charmant ballet de jeunes danseuses danoises.

Dans le prologue, qui est de notre ami Méry, mademoiselle Macé, que l’on a applaudie au Gymnase, chante le plus spirituellement du monde un couplet de facture : n’étaient les grâces de la jeunesse, vous croiriez entendre Déjazet. Quant au prologue, la meilleure manière de le louer, c’est d’en citer quelques vers au hasard. Voici bien des éléments de succès pour l’entreprise de notre ami Offenbach ! Un poète, Méry ; un chanteur original, Darcier ; des artistes jeunes, des
femmes charmantes ; le chant, la pantomime, le ballet, – et la musique de l’impressario que j’allais oublier ! ma foi ! si le public ne s’étouffe pas aux Bouffes-Parisiens, il y mettra de la mauvaise volonté !

H. de Villemessant.

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