THÉÂTRE-DÉJAZET – Geneviève de Brébant, folie-vaudeville en trois actes et neuf tableaux, de MM. Eugène Grangé et Henri Buguet.
Il n’est pas un Parisien parisianisant qui, venant dîner chez Paul Brébant, alors que la salle d’en bas est pleine, n’ait aperçu – au bas de l’escalier qui conduit aux autres salons et aux cabinets particuliers – une petite femme brune, proprette, à l’œil vif, une serviette à la main, un couteau de l’autre, disposant avec art sur les blanches assiettes des douzaines d’huîtres qu’elle ouvre avec une habileté consommée ! C’est Mme Idot, connue dans la maison sous le nom de Mme Etienne – sans doute parce que son mari, chef chez Mme Galmon, notre ancienne préfète, porte ce prénom. (…)
Il est inutile, je pense, de vous raconter les neuf tableaux de Geneviève de Brébant. Après la noce de Geneviève, un soupirant évincé joue au mari mille tours de sa façon, lui fait boire, dans la soirée nuptiale, une bouteille de limonade purgative, l’expédie au Havre sous un prétexte urgent, etc., pendant que la petite courts au bal Frascati ou se promène dans la forêt de Montmorency en compagnie de son jeune cousin – qu’elle préfère, car Mme Idot… pardon, Mme Moucheron a eu la cruauté de marie sa fille avec un chapelier qui ne la coiffe pas ; ce serait plutôt elle qui… Mais passons.
Ces gaudrioles-là vont jusqu’au bout, grâce aux jolis airs d’Offenbach, qui entretiennent dans la salle une bonne humeur sans fin. Il faut aller voir ça… après avoir dîner chez le patron de Mme Idot.
Jules Prével.