Offenbach est parti pour Vienne avec Boule de neige. En attendant l’opéra-bouffe de Ricci, qui sera représenté dans une quinzaine de jours, on nous a offert hier un spectacle composé de : le Barbier de Séville, le Testament de M. de Crac, la Chanson de Fortunio et l’Ile de Tulipatan.
L’intérêt de la soirée se portait sur madame Peschard, qui faisait son second début dans Valentin, de la Chanson de Fortunio. Cette artiste, tout à fait acclimatée maintenant à la scène des Bouffes, a perdu cette gaucherie un peu provinciale qui avait marqué sa première apparition. Elle est tout à fait à son aise avec ce public parisien qui n’est pas bien méchant et qui lui a prouvé hier, par des applaudissements dont il ne s’est pas montré avare, qu’il savait reconnaître le talent et l’encourager.
La voix de madame Peschard est claire et d’un timbre sympathique ; elle a délicieusement chanté la « chanson » qu’on lui a fait bisser. Que cette artiste nous permette un avis. Nous l’engageons à ne pas pousser trop fort les notes élevées : car elle pourrait ne plus chanter, mais bien crier.
Il serait injuste d’oublier Désiré, Jean-Paul, qui jettent un éclat de rire dans la mélodique musique d’Offenbach, et mademoiselle Bonelli, qui est très-gracieuse notairesse.
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