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Théâtres

Le Figaro – Vendredi 13 septembre 1867

Paul Legrand va rentrer aux Folies-Marigny, après trois ans d’absence et de lointaines excursions. Il est engagé pour cinq ans, à partir du 15 octobre, et reparaîtra dans la revue de al Bonne aventure, ô gué ! où plusieurs rôles lui sont réservés.

Il est tout heureux de retrouver Paris et ses camarades. Il revient sans aucune trace de fatigue, toujours gai, dévoué et… Parisien.

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Il arrive de Rio-Janeiro avec une réjouissante cargaison d’anecdotes et de traits curieux.

Il a joué là-bas, un peu partout, au théâtre et à l’Alcazar, la fleur de son répertoire.

Il a eu l’honneur de pierroter devant la cour et l’empereur du Brésil dans : En classe, mesdemoiselles ! Pierrot bureaucrate, Pierrot raccommodador

Ce mot si crâne traduit notre humble terme de savetier. Et – le croiriez-vous ? – il a rempli dans Orphée aux enfers les rôles de Mercure et de Bacchus !

Si Offenbach a chanté les Brésiliens, ceux-ci ne sont pas ingrats ! Orphée est là-bas un délire, une monomanie.

Il a été représenté 260 fois de suite.

Et on ne touche pas de droits d’auteur… O malheur !

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La haute société loue la salle un beau soir et se régale en catimini, éloignant le vulgaire… de ce divin Orphée.

Et, dans ces représentations particulières, caballeros et senoras se plaignent que les déesses sont trop vêtues !

Aux processions… la musique d’Orphée mène pieusement le cortège !

Un bénéfice a lieu pour l’achèvement de l’église du Bon-Jésus… c’est ce même Orphée qui en fait les frais.

Et des programmes sont distribués avec l’image de Bon-Jésus et le détail de la pièce !

Ainsi se mêlent, dans ces pittoresques régions, le sacré et le profane. (…)

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Paul Legrand a laissé à Rio-Janeiro nos artistes français enchantés du pays.

Parmi ces joyeux exilés est Georges Marchand, filleul de Georges Hainl ; il quitta les Bouffes pour exporter à Rio l’article Offenbach qui, vous le voyez, se place à merveille.

Jules Prével.

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