Monsieur le rédacteur,
Permettez-moi de rectifier une erreur que vous avez glissée involontairement en rendant compte de l’incident de Geneviève.
Je joue dans cette pièce à dix heures. Mal renseigné par une pendule mal réglée, je me suis trompé d’heure et suis arrivé au théâtre un quart d’heure en retard. En arrivant, je vis mon camarade Deschamps dans mon costume, l’annonce était faite, l’ouverture se jouait et MM. Gaspari, directeur, Crémieux, l’un des auteurs de la pièce, se trouvaient dans mon loge à mon arrivée.
J’expliquai à M. Gaspari le motif involontaire de mon retard : il donna immédiatement des ordres pour faire cesser l’ouverture ; M. Crémieux, pour me récompenser du zèle que j’ai témoigné jusqu’à ce jour pour sa pièce, s’y opposait, disant qu’il était trop tard.
Ce n’est qu’au bon cœur de mon directeur que je dus le bonheur de jouer. Puis, ce n’est pas avant l’ouverture du second acte, mais bien à la fin du tableau, que M. Compère, commissaire, me fit appeler et, avec une bienveillance que je n’oublierai jamais, m’engagea à ne pas faire attendre le public une autre fois et à mieux régler ma pendule.
Voilà le fait : vous voyez bien, monsieur, qu’il n’y a pas là de quoi fouetter un chat.
Veuillez donner à vos nombreux lecteurs connaissance de cette rectification.
J’ai l’honneur de vous saluer.
Gabel.
Jules Prével.