L’autre jour, après avoir donné la distribution de Robinson Crusoë, l’opéra nouveau que MM. Cormon, Crémieux et Offenbach venaient de lire à l’Opéra-Comique, nous ajoutions :
« Grand succès de lecture ! Enthousiasme des interprètes !
» Le bureau de location est ouvert tous les jours, de 10 heures à 5 heures du soir. »
Eh bien ! il s’est trouvé parmi nos lecteurs – parmi nos lecteurs ! – un monsieur qui a pris au sérieux cette dernière ligne et qui s’est rendu, de confiance, au bureau de location de l’Opéra-Comique !
A peine arrivé :
– Madame, demande-t-il à la buraliste, deux fauteuils pour la première de Robinson Crusoë ?
La buraliste, qui n’avait peut-être jamais entendu parler de ce naufragé, répondit :
– Je ne sais ce que vous voulez dire, monsieur !...
Elle crut avoir affaire à un mauvais plaisant ou à un fou, et elle referma son guichet.
Mais ce n’est pas tout.
Le monsieur qui a pris à la lettre notre dernière phrase, furieux de s’être dérangé inutilement, nous écrit aujourd’hui pour nous prier – avec un sérieux superbe – de lui indiquer le jour précis où sera ouvert le bureau de location pour Robinson Crusoë.
Dans deux mois ou deux mois et demi, cher monsieur.
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M. Dupuis, qui était atteint d’une forte grippe, nous annonçait lui-même, hier soir, qu’il pourrait chanter demain vendredi.
A demain donc la Grande duchesse de Gerolstein, M. Dupuis nous expliquait, à ce propos, que la petite question d’intérêts dont nous avons eu à parler avait été débattue et réglée, entre M. Cogniard et lui, de la façon la plus courtoise. Nous n’avons jamais voulu dire autre chose.
Jules Valentin.