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Bouffes-Parisiens

Le Ménestrel – Dimanche 12 février 1860

Revue de Carnaval avec prologue. — Mardi-Gras.

Pour publier les hauts faits de la Revue de Carnaval des Bouffes-Parisiens, il faudrait les proportions de la colonne Vendôme, et nous en sommes réduits à une simple et modeste colonne du Ménestrel.

Comme toutes les revues, celle de M. Offenbach a son trop plein, mais on dit que c’est là l’une des conditions essentielles de succès. Va donc pour les neuf tableaux se subdivisant en une multitude d’exhibitions sur les airs choisis des diverses opérettes du maestro des Bouffes. C’est dire, quant à la musique, que les jolis motifs ne chôment pas, que l’orchestre pétille et les voix aussi. Cet élément seul suffirait d’autant plus au succès, que M. Offenbach a composé pour sa revue une certaine polka des timbres et une certaine tyrolienne de l’avenir comme on en voit peu, comme on n’en voit pas, — n’en déplaise à M. Richard Wagner.

En ce qui touche le livret, — si livret il y a dans une revue, — nous renvoyons nos lecteurs à l’affiche, puis à la représentation. Ils y trouveront :

Les petites boutiques du boulevard,

Le bois de Boulogne et ses patineurs,

Les zouaves en Chine et la polka des timbres, déjà nommée,

Le chant de guerre de Bataclan,

La parodie de nos nouvelles pièces de théâtres,

Les grandes ombres musicales des Champs-Elysées et la parodie de la musique de l’avenir, par M. Bonnet.

L’exposition de peinture avec figures animées,

La Bacchanale et la Bacchante, tarentelle réglée par Mlle Taglioni, dansée par Mlle Tautin, avec Désiré et Desmonts pour partenaires,

Le pas des six grâces, au nombre desquelles Mlles Mareschal, Cico et Rose Deschamps,

Et enfin le galop général de l’Amour, figuré par Léonce.

Ajoutez à cette surabondance de tableaux , même surabondance de décors, de costumes, de couplets, de danses, et vous aurez une faible idée de la Revue de Carnaval des Bouffes-Parisiens, qui a pour prologue : Un souper de Mardi-Gras.

Or, ce Souper de Mardi-Gras, — qui est des plus divertissants, — a lui-même, pour prologue, une ouverture on ne peut plus réjouissante : un vrai buisson de mélodies populaires dues à l’intarissable fécondité d’Offenbach.

Cette ouverture et ce prologue ont mis en belle humeur le public qui a rappelé, bissé, nombre d’acteurs, et de tableaux. La musique de l’avenir a remporté là une victoire à faire pâlir les fanatiques de la salle Ventadour.

Bref, c’est le cas de redire ici. la phrase sacramentelle : Tout Paris voudra voir le Carnaval des Revues et le Souper de Mardi-Gras aux BOUFFES-PARISIENS.

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