La deuxième représentation de Vert-Vert a admirablement marché.
La salle est louée jusqu’à la sixième représentation.
Le maestro Offenbach offre un souper aux artistes mercredi prochain.
Le jour de la première, il a envoyé un sac de bonbons à chaque danseuse, et il a remis, mille francs pour les cinquante choristes.
Voici la lettre que mademoiselle Déjazet a adressée au directeur de l’Opéra-Comique après la première représentation de Vert-Vert :
Que je vous remercie, mon cher de Leuven, de m’avoir procuré une si délicieuse soirée ! Pour une pauvre malade de sept mois les plaisirs sont rares, et je me suis surprise mercredi à ne pas me souvenir de la date de ma maladie. Je me serais presque crue à celle de 1832, si je n’avais eu à constater la différence du Vert-Vert d’autrefois avec celui d’aujourd’hui. Non ! l’illusion n’était pas possible. Aussi Déjazet était-elle réellement dans la salle et Capoul sur le théâtre.
Quelle délicieuse voix ! Quel charmant comédien ! chose si rare chez les chanteurs et qui les empêche de vieillir ! à preuve, notre immortel Couderc que j’ai retrouvé avec autant de joie que d’admiration.
Merci donc encore une fois, mon cher de Leuven, j’espère aller bientôt vous en porter un troisième, en vous serrant la main comme je l’ai fait à notre ami Deforge de toute la force de mes bons et vieux souvenirs.
V. Déjazet.
12 mars 1869.
Gustave Lafargue.