Par date

Éphémérides théâtrales

Le Gaulois – Mardi 6 octobre 1868

Octobre 1835.

La Périchole et Déjazet

Mlle Virginie Déjazet, au théâtre du Palais-Royal, passe du travesti à la bayadère, de Vert-Vert à la Périchole.

Qu’est-ce qu’une Périchole ? Le jésuite Pineiro, dans son histoire portugaise, a peint « la Périchole capricieuse, insolente, parpaillote, fantasque, » – Déjazet sut séduire le public du Palais-Royal sous les traits tant soit peu heurtés de cette bayadère du Pérou. A elle tout le triomphe de la pièce, écrite cependant par Deforge et Théaulon. A elle seule le triple succès : danse gracieuse, couplets mordants, jolies costumes : Déjazet tout
entière à sa gloire attachée ! Déjazet-Périchole qui détrône un instant Déjazet-Frétillon !

Gavarni fit le portrait de Déjazet dans la Périchole. Cette délicieuse lithographie est dans notre collection ; elle est signée en lettres à rebours par Gavarni.

Parfois il plaisait à Gavarni d’opérer graphiquement, à la façon de Léonard de Vinci, c’est-à-dire de droite à gauche. Gavarni était savant et artiste comme Léonard : il aimait la mathématique comme la peinture. Ils ont fait tous les deux les plus beaux portraits de femmes de leur temps, et Gavarni est un peu aux Parisiennes du romantisme ce que Vinci est aux Italiennes de la Rerait naissance [1].

La Léda n’est pas la Périchole, la Joconde ne ressemble pas à la Déjazet, mais Léonard et Gavarni sont frères. Et qui sait si Monna Lisa n’au- [2] pas été bien jouée par Virginie Déjazet ?

Roger l’Estrange.

[1Sic.

[2Sic.

Par date
Par œuvre
Rechercher
Partager