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Nouvelles diverses

Revue et gazette musicale de Paris – 22 août 1869

La fête donnée par J. Offenbach dans sa belle villa d’Étretat pour célébrer le 25 anniversaire de son mariage a été des plus gaies. Toute la famille, réunie à cette occasion, s’était mise en quatre pour en faire les honneurs aux nombreux amis accourus à son invitation. – M. Ernest Lépine se charge ordinairement de rédiger le programme des fêtes d’Offenbach ; il s’était surpassé pour celle-ci. Rien de plus spirituel et de plus fantaisiste que sa nomenclature illustrée des plaisirs de la soirée. Un bal costumé était la pièce de résistance ; mais quels accessoires ! Tout d’abord une surprise qui a produit le plus grand effet. La musique militaire du régiment en garnison au Havre, au nombre de quarante exécutants, obtenue non sans peine, était arrivée à l’insu des invités et avait été tenue cachée dans un massif. A un moment donné et à la stupéfaction générale, sa présence se révèle par l’éclatant tutti d’une des œuvres les plus populaires du maestro, dont elle continue à jouer toute la nuit le répertoire en saluant le compositeur de ses hurras. Vient ensuite une grande marche-polka, composée par Offenbach pour 40 mirlitons et exécutée par l’auteur et divers membres de sa famille, avec un succès étourdissant, puis une valse chantée, après laquelle est servi un de ces soupers d’organisation originale dont l’amphitryon a le secret et où l’entrain et la gaieté atteignent leur apogée. – Un brillant feu d’artifice, commandé à Ruggieri, devait précéder le bal ; mais, arrivé trop tard, on dut le réserver pour le lendemain 15, où il fut tiré devant toute la population d’Etretat, avide de jouir d’un spectacle auquel il ne lui est pas souvent donné d’assister. – Si l’auteur de la Grande-Duchesse et de la Belle Hélène s’est ingénié pour procurer le plus de plaisir possible à ses invités, ceux-ci ne sont pas demeurés en reste d’empressement vis-à-vis de lui, car peu ont manqué à l’appel et les femmes ont rivalisé de beauté, d’élégance et d’entrain. Les costumes de paysans et paysannes dominaient ; M. et Mme Offenbach étaient en mariés de village.

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