MM. Offenbach, Meilhac et Ludovic Halévy, nous font savoir qu’ils n’ont passé aucun nouveau traité avec le théâtre du Palais-Royal. Ils n’ont pour l’hiver prochain de traité qu’avec le théâtre de la Porte-Saint-Martin.
Lille, 11 février 1867,
Monsieur le rédacteur,
Je lis dans votre numéro d’hier une lettre de M. Vachot, directeur du Grand-Théâtre de Lille, dans laquelle il m’accuse de malveillance pour avoir osé dire que la Vie parisienne avait été d’abord accueillie froidement chez lui. Je m’attendais d’autant moins à ce reproche que la vérité vraie est que la pièce a été sifflée le premier jour à son théâtre ; qu’étayée après la troisième représentation de gros drames ou d’opéras, elle agonise aujourd’hui devant des recettes insignifiantes. J’en appelle à mon tour au témoignage des journalistes locaux, qui me connaissent pour la plupart ainsi que M. Vachot, depuis longtemps, bien qu’il affecte aujourd’hui d’avoir appris mon nom par la lettre que vous avez bien voulu insérer.
Il y a entre son théâtre et celui des Variétés (proportion gardée) la différence du théâtre de l’Opéra-Comique au théâtre du Palais-Royal. Dès lors, d’où noblesse l’obligeait-elle si fort ? mais ce n’est pas là que le bât le blesse, il le sait bien.
Quant à me contester le droit de critique, il doit savoir que ce droit m’appartiendrait, à défaut d’autre titre, comme au premier spectateur venu dont M. Vachot est le justiciable, tandis que je ne suis en rien le sien. Il ne le contestait pas ce titre lorsque, au risque d’être taxé d’enthousiasme exagéré, j’ai parlé ici des débuts de mademoiselle Harris, et ailleurs du succès de Barbe-Bleue, etc., etc. Enfin j’ai, pour continuer ce genre de correspondance, des raisons dont je ne lui dois aucun compte, dussé-je m’exposer de nouveau à ses foudres.
Cette lettre sera ma seule réponse à M. Vachot, quoi qu’il puisse dire désormais.
Agréez, monsieur, mes salutations empressées.
A. Lenoir,
98, rue Impériale.
Jules Valentin.
