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Chronique musicale

Le Figaro – Dimanche 15 avril 1855

(…) Sous ce titre : le Décaméron dramatique, album du Théâtre-Français, M. Offenbach publie dix morceaux, – valses, polkas, sottichs, rédowas, polkas-mazurkes, – dont chacun porte le nom d’une des célébrités féminines de la Comédie-Française, avec dédicace et quatrains par dix poètes ou hommes de lettres. Ces messieurs, qui ont travaillé dans le goût de la rue des Lombards, ont eu la modestie de s’effacer et de laisser au musicien le soin de faire à lui tout seul le succès de son album ; ils ont eu raison ; l’album est fort joli, et pourrait bien passer du salon à la salle de bal. Offenbach est un des plus intrépides et des plus heureux improvisateurs que je connaisse ; dans ses mélodies, nées sans efforts sous ses doigts et écrites au courant de la plume, on trouve non-seulement une foule d’idées charmantes, dépensées avec l’insouciance de la fécondité, mais le placcage et les banalités de l’harmonie s’y font rarement sentir. Derrière le compositeur, qui se dépense peut-être un peu facilement, il y a toujours l’homme de goût et l’artiste soucieux de la forme.

B. Jouvin.

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