Par date

Courrier des théâtres

Le Figaro – Lundi 22 janvier 1872

Mademoiselle Mariani, au premier acte du Roi Carotte, une scène de vieille sorcière dans laquelle elle est costumée de telle sorte qu’on ne voit ni son visage ni les formes charmantes auxquelles elle soit ses légitimes succès de maillot.

A la fin de la scène, par une méchanceté du génie Robin-Luron, le bonnet de la sorcière doit, comme l’a dit M. Koning avant-hier, se transformer en certain pot du milieu duquel se dresse trois petits balais.

C’est évidemment là une coiffure peu coquette, peu gracieuse.

Mademoiselle Mariani, pour faire rater le truc, oublia de tirer la ficelle le soir de la première représentation.

Prévenus, les auteurs ont signifié à cette actrice que, si le truc n’allait pas mieux à la seconde représentation, ils lui feraient jouer toute la scène coiffée du vase nocturne.

Grâce à cette menace, le truc marche maintenant à merveille ! Mais mademoiselle Mariani, très en colère, disait hier dans les coulisses que c’était une infamie des auteurs d’avoir voulu lui infliger une punition comme à un enfant docile !

___

Plusieurs journaux avaient annoncé que mademoiselle Schneider était tombée gravement malade à Saint-Pétersbourg. On parlait d’angine couenneuse, de voix perdue et du préjudice que cet événement pouvait causer à l’opérette.

Tous ces bruits sont heureusement démentis par une dépêche que nous recevons ce matin, et dans laquelle on nous apprend que mademoiselle Schneider a obtenu avant-hier aux Bouffes, dans la Périchole, un succès égal à ceux que nous avions constatés dans ses premières créations.

S’il y a eu fièvre, ça été une fièvre d’applaudissements dans la salle, de ce mal-là les artistes ne tiennent pas à guérir.

Jules Prével.

Par date
Par œuvre
Rechercher
Partager