Voici les deux couplets nouveaux que Mme Judic chante au deuxième acte de la Périchole, et qui ont été dits par elle d’une façon si adorable, que toute la salle a rappelé la chanteuse.
On se souvient de la situation : Piquillo doit présenter sa femme au vice-roi, mais, jaloux et honnête, il se refuse à cette complaisance. Sa femme cherche à le décider en lui chantant les vers suivants :
Regarde-le, regarde moi,
Et ne taquin’ pas ta p’tit’ femme !
Pourquoi te fâches-tu ?… Pourquoi
Es-tu méchant avec ta dame ?…
Je comprendrais cette fureur
S’il s’agissait d’un homme aimable,
Mais vois-le, ce joli seigneur,
Et dis-moi si c’est raisonnable !…
Un fameux galant, sur ma foi,
Pour te mettre la mort dans l’âme !
Regarde-le, regarde-moi,
Et ne taquin’ pas ta p’tit’ femme !
Si je manquais d’honnêteté,
J’admettrais que tu t’émancipes,
Mais tu connais la fermeté…
La fermeté de mes principes !
Jamais un singe, fût-il roi,
N’aura d’empire sur mon âme !
Regarde-le, regarde-moi,
Et ne taquin’ pas ta p’tit’ femme !
Regarde-le, regarde-moi,
Mon petit homm, regarde-moi !
Jules Prével.