Nous recevons des détails très curieux sur la première représentation de la Grande Duchesse à Dublin.
Voici ce que nous lisons dans une correspondance particulière :
« La salle était comble, du bas en haut les grandes places étaient bien garnies. La recette a été de huit mille trois cent quarante-six francs.
» Décidément lé cardinal est un homme charmant, et on lui doit une excellente réclame – l’entrée de Schneider a été saluée de plus de quinze salves de chaleureux applaudisssements mêlés de cris aigus comme je n’en ai jamais entendu, pas même dans les Amériques les plus reculées de la civilisation actuelle ; à ces cris se mêlaient des véritables sifflets de la meilleure machine Crampton. Ici, je m’arrête, car le mot sifflet vient jeter un froid, n’est-ce pas ? Eh bien ! vous vous trompez – nous nous trompions tous, c’est ici la marque la plus grande de la plus profonde admiration et du plus grand enthousiasme. Quel vacarme toute la soirée !!! – Des sifflets, toujours des sifflets.
» On a beau persuader à mademoiselle Schneider qu’elle obtient un triomphe sans précédent, elle se fait difficilement à ce genre de succès.
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» Mademoiselle Schneider sort du théâtre, une foule de jeunes gens forment la haie. Vive la Grande-Duchesse, s’écrie-t-on de tous côtés ; Elle monte en voiture, des tonnerres d’applaudissements se font entendre : c’est la manière de battre aux champs pour les artistes acclamés. »
Gustave Lafargue.