Mlle Paola Marié tient à faire parler d’elle dans le Midi. Notre correspondant de Bayonne nous écrit ce qui suit :
Il n’y a pas bien longtemps, le Figaro entretenait ses lecteurs des excentricites commises à Bordeaux par Mlle Paola Marié : voici qui donnera de nouveau une idée du sans-gêne avec lequel cette artiste traite son public provincial. Samedi dernier, au premier acte de la Belle-Hélène, soit qu’elle n’ait pas appris son rôle, soit que la mémoire lui fît momentanément défaut ; Mlle Paola-Marié, après être restée à court pendant un temps assez long, se penche vers le souffleur, lui cueille, non sans dextérité, la pièce des mains et, lit tranquillement son rôle, le dos aux trois quarts tourné vers la salle. Aux actes suivants, ses entrées ont été absolument manquées, sans compter qu’elle a fait subir à son rôle les amputations les plus douloureuses. Bagatelle !
Comme personne n’ignore ici la défaveur dont jouit auprès de la capricieuse artiste le public bayonnais, nous tenons à lui faire remarquer l’attitude indulgente des spectateurs de samedi, qui fait contraste avec un sans façon qui n’eût certainement pas été accueilli partout aussi débonnairement. Pas le plus léger chut ne s’est fait entendre.
R…
Gustave Lafargue.