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Échos de Paris

Le Figaro – Dimanche 7 janvier 1866

Et La Belle Hélène n’a plus qu’un mois à vivre

Elle sera égorgée, au commencement de février, par le farouche Barbe-Bleue, – bleue qui s’approche – et dont on dit des merveilles.

Bu qui s’avance commençait à fatiguer légèrement les échos du boulevard.

Le public réclamait impérieusement un autre dada.

Offenbach va le lui donner.

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Donc savez-vous ce qu’on chantera, d’ici à quelques mois, de la Madeleine à la Bastille et de Montmartre au Panthéon ?

Encore un couplet où la langue française, agréablement désossée, se livre à un excentrique tour de reins.

Parbleu !

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Celui-ci s’appelle la Chanson des courtisans

Un bon courtisan s’incline
San s’incline
San s’incline.

San s’incline, est le bu qui s’avance de l’avenir !

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En décembre prochain, la pléiade Flan, Saint-Agnan Choler et Amédée de Jallais se disputera l’honneur d’écrire une revue de fin d’année sous ce titre gracieux : San s’incline !

La presse française sera, comme de juste, conviée à la première représentation de l’œuvre nouvelle, et nous pourrons lire dans les journaux politiques cette remarque judicieuse :

San s’incline est une de ces pièces aimables où la vieille gaieté française prend librement ses ébats. Le sujet, facilement expliqué par ce titre de San s’incline, que tout le monde appréciera, est des plus légers mais ce qui fait de cette production quelque chose de vraiment remarquable, c’est la grâce avec laquelle les auteurs ont tiré parti d’un programme aussi peu nourri que celui-ci : San s’incline ! Il y a certainement dans San s’incline une série de cent représentations. M. Monrouge « l’intelligent directeur, » est un homme heureux.

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Et comme tout cela serait insupportable n’était cette musique d’Offenbach, qui rend irrésistibles les plus féroces inepties !

JULES CLARETIE.

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