LE GRAND-THÉATRE. – Première représentation de Roméo et Juliette. – THÉATRE DES GALERIES-SAINT-HUBERT. – Alexandre Dumas fils et Offenbach.
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Offenbach, s’il lui prenait fantaisie de venir un soir à une représentation de Barbe-Bleue, de la Vie parisienne, ou de quelque autre de ses opérettes, aurait la même ovation au théâtre des Galeries.
Le succès de ses œuvres est inépuisable. On chante mieux, avec plus de conviction, on fait plus valoir ses partitions qu’au théâtre des Variétés ou du Palais-Royal. Les Belges ne s’accommoderaient pas d’un ténor comme Gil-Pérès ou d’un baryton comme Hyacinthe. Il leur faut des chanteurs pour chanter, et ils les trouvent.
Le théâtre des Galeries est administré par un directeur habile, ingénieux, heureux, qui ne se lasse pas de s’enrichir et qui applique d’ailleurs toute son intelligence à satisfaire son public et à lui suggérer même des exigences. C’est une justice à rendre à M. Delvil qu’il a ressuscité ou créé la passion du théâtre, morte ou n’ayant jamais existé à Bruxelles.
Par son empressement à imiter les œuvres qui viennent de réussir à Paris ; par le zèle et la science qu’il apporte aux répétitions ; par le choix de ses artistes, il a mis vraiment la scène des Galeries à la hauteur des meilleures scènes de Paris. Ce n’est pas de sa faute si l’opérette est un besoin débordant, et pour l’opérette, il a madame Delvil, une émule, et si elle était à Paris, une rivale de mademoiselle Schneider.
L. Ulbach.