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Nouvelles des théâtres lyriques

Revue et gazette musicale de Paris – 23 août 1868

La Périchole, la pièce nouvelle de MM. Meilhac, Lud. Halévy et Offenbach, qui sera représentée au commencement d’octobre, vient d’entrer en répétitions aux Variétés. Les rôles sont distribués à MM. Dupuis, Grenier, Lecomte, Christian, Baron, Mlles Schneider, C. Renault, Carlin et Legrand.

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La pièce en deux actes d’Offenbach que les Bouffes-Parisiens devaient donner à leur réouverture, ne sera jouée que dans un des spectacles suivants. Il est question, pour la remplacer, du Soldat magicien, dont les baigneurs d’Ems ont eu la primeur, et qui obtint beaucoup de succès.

Mme Ugalde et sa troupe continuent en province une brillante et fructueuse tournée dont la Grande-Duchesse fait presque tous les frais. A Caen, Cherbourg, Evreux, Mantes, Elbeuf, etc., l’oeuvre d’Offenbach et ses excellents interprètes ont trouvé un accueil enthousiaste. Henri Beaucé, le frère de Mme Ugalde, obtient à côté de sa sœur un très grand succès, à ce point qu’il vient d’être engagé à Bade pour vingt jours. — La seconde grande-duchesse n’est pas seulement une artiste d’un immense talent, c’est aussi une femme d’esprit et de goût, comme on peut en juger par la lettre suivante, qu’elle vient d’adresser au Figaro :

« Monsieur le rédacteur,

Je termine ma tournée en province le 15 août, et je rentrerai sur le champ à Paris.

Il faut, en attendant, que vous me veniez en aide à propos de mon âge, dont vous savez le chiffre aussi bien que moi.

La presse de province m’a décerné les articles les plus élogieux, mais le malheur est qu’ils commencent invariablement ainsi :

Malgré son grand âge, Mme Ugalde possède une voix des plus irrésistibles... — Qui dirait qu’à son âge Mme Ugalde possède autant de voix, autant de charme ?... – Il faut entendre et voir Mme Ugalde pour se pénétrer du talent exceptionnel qui fait d’elle, malgré son âge, une de nos plus célèbres, etc , etc... — Que de jeunesse, que de talent ! Il faut que Mme Ugalde ait retrouvé la fontaine de Jouvence !

Jusqu’à un pompier :

Comme elle est bien conservée, Mme Ugalde ! On ne croirait jamais à la voir qu’elle a cinquante ans !...

Si c’est une scie, il est temps qu’elle finisse. Car enfin cela peut me faire un tort considérable pour la carrière qui me reste à parcourir.

Je suis née le 5 décembre 1829, et comme ce mois est la cause qu’on me vieillit d’un an, je préfère me rajeunir de vingt-sept jours, en disant que je suis née le 1er janvier 1830. C’est peu de chose, et je suis sûre que je suis la seule à me rajeunir si peu ; mais je le voudrais que je ne le pourrais pas, car, en disant mon âge vrai, à moins de me connaître, on a bien de la peine à le croire. Que diable ! je ne suis plus une jeune femme, mais je suis encore une femme jeune, n’est-ce pas ?

A vous et à bientôt,

Delphine Ugalde.

Les Bouffes-Parisiens, en attendant leur résurrection à Paris, sous la direction de M. Noriac, donnent au Kursaal d’Ems des représentations qui sont fort suivies. Le programme du 15 de ce mois comprenait l’Elixir de Cornélius, opéra-comique de MM. Meilhac et de Lavigne, musique de M. Emile Durand ; puis, Jeanne qui pleure et Jean qui rit, opérette de M. Tréfeu , musique d’Offenbach. Mmes Lovatu, Decroix et Vanghèle, chargées des rôles principaux, forment un joli trio de jeunes actrices.

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