BOUFFES-PARISIENS. – Les Hannetons, Revue du Printemps en trois actes et six tableaux, par MM. Eugène Grangé, Albert Millaud et Jacques Offenbach.
(…) On chante beaucoup dans les Hannetons ; c’est une opérette en pot-pourri tirée exclusivement des œuvres d’Offenbach ; l’oreille reconnaît au passage des fragments de la Belle Hélène, d’Orphée aux Enfers, du Savetier et le Financier, de Madame l’Archiduc, de Geneviève de Brabant, etc. Cela pourrait s’appeler les Hannetons d’Offenbach, revue d’Offenbach par Offenbach.
Aussi le public, d’ailleurs très bienveillant pour le compositeur et pour les librettistes, s’est-il mis à rire d’un rire inextinguible lorsqu’il a vu descendre le rideau-affiche contenant des annonces dans ce goût : « La douce Revalescière, musique de Jacques Offenbach ; les Soirées du Monsieur de l’orchestre, musique de Jacques Offenbach ; Train de plaisir pour le Havre, musique de Jacques Offenbach ; Ouverture des bains froids, musique de Jacques Offenbach ; Papier Rigolot, musique de Jacques Offenbach, etc., etc. L’à-propos arrivait juste pour désarmer les frondeurs. (…)
L’attraction finale des Hannetons, c’est le fameux duo des Hommes d’armes, de Geneviève de Brabant, chanté par mesdames Théo et Peschard. Comment madame Théo s’y prend-elle pour imiter ce fantoche qui s’appelle Gabel ? Je ne sais, mais elle y parvient avec beaucoup de finesse et de gaîté.
Madame Peschard a eu beaucoup de succès en chantant une valse vocalisée, que Jacques Offenbach a reprise dans une opérette peu connue dont j’ai oublié le nom ; plus les couplets de Hanneton, vole, vole, composé exprès pour la circonstance et dont le dessin musical paraphrase d’une manière ingénieuse l’air de la chanson populaire. (…)
Auguste Vitu.