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En présence de pareils chiffres, les musiciens fêtent avec un double plaisir la résurrection du Théâtre-Lyrique. Ils applaudissent surtout à la nomination de M. Albert Vizentini. C’est là un jeune directeur actif, intelligent et travailleur infatigable. Puis cette salle de la Gaité était si bien celle qu’il fallait au Théâtre-Lyrique, que chaque compositeur y voit déjà sa partition acclamée. Nous ne donnerons pas la série de tous les opéras reçus. assurer-t-on, par M. Vizentini. Inutile, dangereux même, de lui créer tant de chaînes à l’avance. Qu’il forme d’abord un bon personnel avec des moyens actifs de production, et ce ne seront pas les opéras qui lui manqueront,... hélas !
On dit le maestro Offenbach profondément blessé dans ses intérêts par la transformation de la Gaité en Théâtre-Lyrique. Nous pensons, nous, que cette transformation ne peut que profiter à l’auteur de tant d’opérettes célèbres, à un compositeur, qui a prouvé, en définitive, la faculté de faire bel et bien de l’opéra-comique et de l’opéra de genre. — Au fond, dans notre opinion, M. Albert Vizentini n’ouvre rien moins qu’une ère nouvelle à l’intarissable verve de Jacques Offenbach.
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H. Moreno.