(…) Du futur THÉÂTRE-LYRIQUE, rien de nouveau, si ce n’est le retour de M. Albert Vizentini, qui n’a pas absolument trouvé ce qu’il était allé chercher en Belgique et dans le nord de la France. Le jeune directeur va faire de nouvelles recherches à Paris même, où plus d’un artiste de goût et de talent attend son heure d’épreuve au soleil de la rampe. M. Vizentini compte toujours ouvrir en avril prochain et par le Dimitri de M. Victorin Joncières.
D’ici là, La Gaîté se suffira par le Voyage dans la Lune, dont le succès s’affirme tous les jours davantage. Mme Peschard y succédant à Mlle Bouffar, ajoute aux attraits de cette quasi-comédie-féerie musicale. Sans chercher les effets de sa piquante et endiablée devancière, Mme Peschard a su se tailler, dans le rôle du prince Caprice, un succès bien à elle, ainsi qu’elle avait su faire pour la Fantasca de la Reine Indigo. C’est le privilège des artistes de valeur : ils s’assimilent les rôles de leurs prédécesseurs sans tomber dans de fades copies ; ils en font de nouvelles créations. Aussi tout Paris viendra-t-il entendre Mme Peschard dans le prince Caprice, sans oublier Mlle Bouffar, l’incarnation première de ce scélérat de petit prince.
A propos de prince, la vraie princesse de Galles assistait jeudi dernier à la première soirée de Mme Peschard à La Gaîté. Sa Majesté la reine du Danemark lui avait dit si grand bien du Voyage dans la Lune, que Son Altesse a voulu l’effectuer avant de continuer sa route vers Copenhague. (…)