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Théâtres

Le Figaro – Jeudi 17 octobre 1867

(…) La première représentation de Robinson Crusoé aura lieu – on l’espère, du moins – dans la première quinzaine de novembre.

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Voici la lettre que nous avons reçue hier trop tard pour pouvoir l’insérer :

À monsieur Offenbach

Mon cher confrère,

S’il n’y avait que de la mauvaise humeur dans votre lettre, nous l’excuserions en songeant, comme vous le dites, aux désagréments que vous avez éprouvés dans la Société dont vous faites partie.

En effet, le blâme qui vous a été infligé par l’assemblée générale du mois de mai 1866, le procès que vous a été fait pour infraction à vos engagements, et l’amende de douze cents francs à laquelle vous fûtes condamné ne sont pas de nature à vous inspirer une très vive sympathie pour notre association.

Voilà ce qui vous absout, à nos yeux, de votre irritation, mon cher confrère, et des termes dans lesquels vous l’exprimez.

Mais vous arrivez à l’injustice et vous devenez illogique.

Si la Commission n’était instituée que pour prononcer un discours sur votre tombe, ce dont elle serait fière sans en être heureuse, vous ne nous reprocheriez pas de négliger les intérêts du Violoneux.

Parlons donc du Violoneux.

Et d’abord, rien ne prouvait que l’opérette représentée sous ce titre fût le Violoneux dont vous êtes l’auteur. Mais si la contravention vous avez été signalée, pourquoi ne pas nous en avoir prévenus ?

Est-ce pour vous donner le malin plaisir de nous trouver en faute ?

Nous n’y sommes pas, mon cher confrère, car la Commission, qui n’a pas à son service une escouade d’agents pour constater tous les délits pareils à celui dont vous vous plaignez, n’a pu, malgré son activité, exercer jusqu’ici son contrôle sur les quarante deux cafés-concerts de Paris.

Mais si les auteurs veulent bien nous seconder dans nos recherches, et, si les cafés-concerts [1]. Pourquoi êtes-vous un si charmant musicien ?

Vous [2] bien, mon cher confrère, que nous renoncions désormais à poursuivre cette polémique et à répondre à vos spirituelles épîtres ; nous avons, quoi que vous en disiez, de sérieux devoirs à remplir, et vous auriez pu comprendre dans les attributions de la Commission celle de secourir nos confrères malheureux, la seule, la véritable indemnité à tous les ennuis qui nous assiègent : mais on ne pense pas à tout !

Croyez, mon cher confrère, que la Commission ne conservera aucun souvenir de cette petite querelle d’Allemand, et veuillez agréer l’assurance de mes sentiments distingués.

Le président de la Commission.

H. de Saint-Georges.

Jules Prével.

[115 lignes illisibles

[21 mot illisible

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