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Théâtres

Le Figaro – Vendredi 31 mai 1867

On sait que, le 8 mai dernier, à Asnières, un accident de voiture faillit tuer madame Thierret. L’excellente duègne du Palais-Royal eut trois doigts de pied broyés par la roue du véhicule.

Madame Thierret est restée couchée, sans mouvement, pendant trois semaines, soignée par le docteur Driot et soumise à cet appareil qui laisse tomber de l’eau fraîche, goutte à goutte, sur les plaies.

Le traitement a parfaitement réussi : madame Thierret est guérie, et elle pourrait reprendre son service au théâtre, si elle appartenait encore au Palais-Royal. Mais la direction a résilié son engagement et s’est privée désormais des services d’une femme qui, ayant passé dix-neuf ans à ce théâtre, y a créé une série de rôles qui sont autant de types, dans la Sensitive, la Cagnotte, la Station Chambaudet, Mimi Bamboche, la Vie parisienne, etc. pour ne rappeler que ses dernières créations.

Madame Thierret gagnait 10,000 francs par an : elle les gagnait bien, car elle rendait de grands services à son directeur.

La reine des duègnes est libre ; voilà, pour un théâtre de genre, une superbe occasion de s’attacher une excellente comédienne, très aimée du public.

Jules Prével.

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