La poste de ce matin nous apporte deux lettres de deux gais compères qui firent les beaux soirs des Bouffes-Parisiens – Léonce et Désiré. – Chacun d’eux plaide pour son saint ; écoutez :
Monsieur Prével,
On vous a mal instruit relativement à mon engagement au théâtres des Menus-Plaisirs.
Permettez-moi de vous dire eu deux mots à quoi se réduit toute l’importance dont je suis pétri.
Comptant sur une réponse définitive de M. le directeur des Menus-Plaisirs, après avoir attendu longtemps et ne la voyant pas venir, j’ai dû accepter un engagement au théâtre de l’Athénée, que MM. Busnach et Sari m’ont offert d’une façon toute charmante.
Quant à la prétention que j’aurais eue de vouloir lire mon rôle préalablement, ceci est inexact j’ai demandé tout simplement à M. le directeur des Menus-Plaisirs si le rôle qu’on me destinait était celui que j’avais créé aux Bouffes-Parisiens.
Recevez, monsieur, l’assurance de ma parfaite
considération.Léonce.
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Ici, malgré l’insertion de cette lettre, nous ne sommes pas d’acord avec M. Léonce, car, si nous avons dit qu’il avait demandé à lire le rôle avant de l’accepter, c’est que ce renseignement nous avait été donné par les trois auteurs, MM. Offenbach, Crémieux et Tréfeu... Vous comprenez bien que nous pouvions les croire !...
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Voici maintenant la lettre du nouveau pensionnaire du Palais-Royal, qui proteste contre son départ de ce théâtre :
Samedi, 24 août 1867.
Cher monsieur Prével,
Votre article d’hier soir m’a valu trois lettres ce matin.
Si vous aviez dit vrai, vous m’auriez rendu un grand service, car, en ce moment, j’aurais l’embarras du choix pour un engagement.
Je ne suis pas libre, et je n’ai point de loisirs à employer.
J’attends, pour me produire sous un jour favorable, que l’occasion se présume ; et vous savez, mieux que tout autre, que la chose n’est pas facile,
Votre tout dévoué,
Désiré.
Jules Prével.