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Théâtres

Le Figaro – Dimanche 9 février 1868

Nous avons publié, il y a deux jours, l’opinion personnelle de M. Jouvin sur la nouvelle pièce de l’Athénée, l’Amour et son carquois. M. Paul de Saint-Victor, le nouveau critique de la Liberté, n’a pas poussé l’enthousiasme aussi loin que M. Jouvin – au contraire !

« ... C’était d’ailleurs, dit-il, une malencontreuse idée que celle de revenir à cette mythologie grotesque aussi insipide aujourd’hui qu’une caricature démodée. C’est donc bien drôle, de nous montrer Vénus tirant de sa ceinture un porte-monnaie, et l’Amour en petit-crevé, menant souper des cocottes au Moulin-Rouge de la Crète ? Le rapin qui coiffe d’un faux chignon le buste de Minerve, et qui colle un cigare entre les lèvres de la Diane Chasseresse en fait tout autant. La parodie mythologique est le pont aux ânes de la bouffonnerie.

 » Ce pont-là, le public semble disposé désormais à en refuser le péage. A peine a-t-on ri l’autre soir devant les grimaces de Désiré et les contorsions de Léonce.

 » La musique de M. Lecocq ne réchauffe guère ces plaisanteries refroidies. Elle est correctement ordinaire ; c’est l’abondance du vin piquant et capiteux d’Offenbach.

 » Cette farce manques avait pourtant une gracieuse enseigne. L’Amour et son carquois, il y a tout un poëme dans ce joli titre, tout le motif d’une féerie charmante, qui mettrait en scène les métamorphoses de l’Amour changeant de forme à travers les âges. »

Jules Prével.

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