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La Soirée Théâtrale – De l’Ambigu à la Gaîté

Le Figaro – Vendredi 22 janvier 1875

Lia Félix et Fargueil, Rose Michel à l’Ambigu et Jeanne d’Arc à la Gaîté, sans compter Norma aux Italiens, voilà ce qui peut s’appeler une soirée bien occupée, – si occupée que je prends un parti énergique : dût l’ombre de Bellini m’en conserver une rancune éternelle, je brûle Norma, et je partage mon temps entre l’Ambigu et la Gaîté. (…)

Une remarque : M. Blum s’est probablement souvenu que, dans la Jolie Parfumeuse, le rôle de Rose Michon lui avait porté bonheur. (…)

Après l’insuccès d’argent de la Haine, Offenbach avait bien juré que c’en était fait du drame à son théâtre. Le drame était mort, le drame n’attirait plus la foule, il ne fallait plus de drame ! Et le voilà qui reprend Jeanne d’Arc, un drame qui l’an dernier, avait donné pas mal d’occupation à son caissier et qui à en juger par la soirée d’aujourd’hui, se prépare à lui en donner encore beaucoup.

Aussi quand le maestro-directeur reviendra samedi de Nice, peut-être se convraincra-t-il que ce n’était pas le drame, mais un drame, qui était mort à la Gaîté. (…)

Mais quel effet singulier cela vous fait d’entendre changer : Dieu le veut ! par ces mêmes choristes qui avant-hier, dans Orphée, chantaient :

Tra, la, la, partons !

(…) Sur la scène, pendant qu’on joue, les machinistes s’endorment dans tous les coins et, à la fin de chaque acte on a toutes les peines du monde à les réveiller pour les changements de décors. Ces pauvres gens sont littéralement morts de fatigue. Il leur a fallu accomplir un véritable tour de force pour enlever le matériel d’Orphée et équiper celui de Jeanne d’Arc avec un seul relâche. (…)

UN MONSIEUR DE L’ORCHESTRE.

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