Le théâtre du Palais-Royal a reçu mercredi l’auguste visite de S. M. I. l’Empereur de Russie, de ses fils et du duc de Leuchtenberg, qui ont voulu voir la Vie parisienne.
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On lit dans l’Europe artiste : — « On ne sait quand s’arrêtera le succès immense, inénarrable, mais si justement mérité de la Grande-Duchesse. En attendant, tout est loué pour longtemps ; la salle est comble, chaque soir, et, chaque soir, on applaudit, on bisse, on rappelle avec un enthousiasme indescriptible ; les artistes déploient un entrain digne des plus grands éloges ; les couplets de la déclaration, au deuxième acte, obtiennent tous les soirs un succès qui va jusqu’à la frénésie... En voilà pour jusqu’au mois de janvier 1868... au moins... »
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On connaît le succès qui a accueilli les œuvres d’Offenbach au théâtre des Galeries Saint-Hubert et particulièrement en dernier lieu la Belle Hélène. L’impatience avec laquelle on attendait la représentation de la Grande-duchesse de Gérolslein s’explique donc facilement, surtout en présence du bruit de son triomphe à Paris ; aussi la salle était-elle comble samedi et il faut dire tout d’abord que l’empressement du public acte complètement justifié. La réussite s’est affirmée nettement dès le premier acte et a été grandissant jusqu’à la fin, pleinement justifiée d’ailleurs par l’esprit qui règne dans le livret, par une abondance de mélodies aussi délicieuses qu’originales, par un luxe de mise en scène qui ne le cède pas à celui du théâtre des Variétés et par une interprétation qui n’a rien laissé à désirer, surtout de la part de Mme Delvil, charmante dans le rôle de la grande-duchesse, et qui s’est fait applaudir chaleureusement en même temps qu’on bissait plusieurs de ses morceaux. —Edouard, le général Boum ; Aujac, Fritz ; Michel, le prince Paul, et Mlle Estagel, Wanda, ont brillamment contribué au succès de cette nouvelle œuvre, qui va recommencer celui de la Belle Hélène.
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On nous écrit d’Amsterdam : « Grâce à la présence d’une artiste qui eut du succès au théâtre Lyrique de Paris, Mme Vadé, et de l’excellent comique Joyeux, nous avons la satisfaction de passer en revue le répertoire des Bouffes-Parisiens. Nous venons d’entendre successivement : Lischen et Fritzchen, les Pantins de Violette, la Nuit blanche, la Rose de Saint-Flour, Tromb-al-Cazar, toutes ces charmantes opérettes qui ont été le point de départ de la gloire d’Offenbach. Il est impossible de les interpréter avec plus de talent et de verve que Mme Vadé et M. Joyeux, et les plus chaleureux applaudissements leur sont prodigués tous les soirs. »