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Nouvelles des théâtres lyriques

Revue et gazette musicale de Paris – 8 novembre 1868

Le théâtre des Bouffes-Parisiens, dont le public élégant a réappris le chemin, a modifié son spectacle la semaine dernière. La Chanson de Fortunio et Jeanne qui pleure et Jean qui rit ont été repris, cette dernière pièce pour la rentrée de Désiré. Mlle Périer, le nouveau Valentin de la Chanson, n’a pas tout à fait tenu ce qu’elle promettait dans le Fifre enchanté. L’interprétation générale n’était pas d’ailleurs irréprochable — Le retour de Désiré a été fêté par de chaleureux applaudissements. — Mlle Fonli, dans le double rôle de Jean et de Jeanne, s’est fait surtout remarquer comme chanteuse.

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Le théâtre du Palais-Royal vient de reprendre une des meilleures bouffonneries de son répertoire, le Brésilien. On se rappelle la vogue immense qu’obtint la Chanson du Brésilien, d’Offenbach, intercalée dans la pièce, et que chantaient d’une façon si plaisante Brasseur et Gil-Pérez.

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Les principales scènes de France et de l’étranger s’apprêtent à monter la Périchole, qui continue à remplir tous les soirs la salle des Variétés. On la répète au théâtre des Galeries, à Bruxelles, qui sera le premier à la représenter.

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A Lorient, la première représentation de la Grande-Duchesse a été un succès complet et définitivement consacré sur cette scène par les représentations qui ont suivi. Ensemble excellent ; mise en scène luxueuse ; costumes et décors d’une fraîcheur printanière. Mme Libert est une souveraine des plus excentriques, M. Gilbert un Fritz étourdissant de naïveté. Cela a été une belle partie pour la direction et bien gagnée.

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Pendant le règne de la reine Isabelle II, la censure avait interdit la représentation, en Espagne, de la Grande-Duchesse de Gérolstein. A peine l’ordre de choses a-t-il été changé, que le directeur du théâtre des Bufos s’est empressé de faire traduire l’opéra d’Offenbach en espagnol, et la première représentation a dû en avoir lieu hier.

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Un procès qui soulève une question intéressante, relative aux droits réciproques des collaborateurs d’une œuvre dramatique lyrique, surgit en ce moment entre M. J. Offenbach d’une part, et M. Martinet, directeur des Fantaisies-Parisiennes, de l’autre, à l’occasion des représentations de l’opérette « Le 66, » sur le théâtre de ce dernier. C’est avec l’autorisation de l’auteur des paroles que M. Martinet a joué cette pièce, et aujourd’hui le compositeur, dont les intérêts se trouveraient lésés par le peu de produit qu’il tire de son œuvre, prétend avoir le droit de la retirer pour la porter à un autre théâtre. Il en appelle aux tribunaux et compte épuiser tous les degrés de juridiction nécessaires pour faire fixer un point d’une si grande importance pour son nombreux répertoire.

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Demain représentation à l’Eldorado de la parodie la Pericolle, jouée par Mlle Chrétienne, MM. Perrin et Adolphe. Cette excentricité est due à la plume de MM. Blondelet et Baumaine.

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