L’Empereur d’Autriche, le jour même de son entrée dans Paris, s’est empressé, nous l’avons dit, de faire sa visite à l’OPÉRA. Les jours suivants, Sa Majesté se rendait au THÉÂTRE-FRANÇAIS, à l’OPÉRA-COMIQUE, au THÉÂTRE-LYRIQUE et à une représentation de Mlle Patti au THÉÂTRE-ITALIEN. C’est une protestation du meilleur goût contre les préférences trop marquées des souverains qui l’ont précédé pour la Belle Hélène, la Grande-Duchesse et la Vie parisienne.
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Nous en jugerons peut-être bien un jour, car Mignon finira par céder la place Robinson, et ce sera pour, plus tard, la garantie d’une reprise, qui serait doublement intéressante si on nous donnait le dénouement allemand.
Les répétitions de Robinson marchent au mieux ; on sera prêt avant que les recettes maximum de Mignon permettent le renouvellement de l’affiche. Vous verrez qu’après 150 représentations d’une seule haleine, la partition de M. Ambroise Thomas se trouvera arrêtée en plein succès.
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Nous n’avons pas encore parlé à nos lecteurs de l’Œil crevé, la bouffonnerie de M. Hervé qu’on donne en ce moment aux : FOLIES-DRAMATIQUES. C’est tout ce qu’on a fait de plus insensé dans le genre ; cela surpasse les folies offenbachiennes : donc plus de cent représentations assurées. (...) On assure que M. Moreau-Sainli, l’heureux directeur des Folies-Dramatiques, alléché par ce succès de l’Œil crevé, aurait immédiatement signé avec M. Hervé un traité par lequel ce compositeur s’engagerait à lui fournir une pièce par an. M. Moreau-Sainli aurait-il trouvé son Offenbach ?
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Signalons, pour finir, l’engagement au théâtre des MENUS-PLAISIRS de Mlle Brigni-Varney, qui chantait avec succès, à Bordeaux, le répertoire d’Offenbach. Elle débutera dans la Geneviève de Brabant du maestro à la mode, que la direction a monté à grands frais, et dont la musique sera en partie nouvelle.
H. Moreno.
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