Lille, 14 février 1867.
Monsieur le rédacteur,
Je me vois forcé, bien qu’à regret, de ne pas laisser sans réponse la lettre de M. Lenoir, insérée dans votre numéro du 13 courant.
J’aurais pu m’en dispenser si vous aviez voulu accueillir les comptes rendus de la presse lilloise que M. Lenoir invoque aujourd’hui et que j’opposais aux insinuations malveillantes de sa première lettre.
Je ne conteste pas plus à M. Lenoir qu’à qui que ce soit le droit de critique ; je contesterai toujours le droit de fausser la vérité, et c’est à mon tour d’en appeler loyalement à la presse lilloise, à mes abonnés, au public !
Est-il vrai que la Vie parisienne agonise au Grand-Théâtre, alors qu’hier soir 13 courant, neuvième représentation de l’ouvrage, les rappels, les bis, les bravos éclataient de toutes parts ?
M. Lenoir prétend que je ne le contestais pas alors qu’il parlait des succès de mademoiselle Harris et de Barbe-Bleue. Il est évident que, lorsqu’il disait la vérité, je n’avais pas à le contredire ; aujourd’hui, il fait tout le contraire, et je je lui dis, parce que j’ai à défendre les intérêts du Grand-Théâtre que je dirige, mes artistes et les intérêts des auteurs qui m’ont toujours honoré de leur confiance.
Comptant sur l’insertion de la présente lettre, veuillez agréer, monsieur le rédacteur, etc…
J.-H. Vachot.
La lettre de M. Vachot clôt le débat. Nous ne pouvons prêter plus longtemps nos colonnes à des querelles de province. M. Vachot a écrit deux lettres ; M. Lenoir a écrit deux lettres. Ils ne sont pas bons amis, mais ils sont quittes.
Jules Valentin.