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Théâtres

Le Figaro – Jeudi 18 avril 1867

De fraîches nouvelles de la Grande-Duchesse.

Grâce à quelques sages coupures et surtout à plusieurs chaugements habilement ménagés dans le deuxième et le troisième actes, tels que le trio des conspirateurs porté à la fin du second acte, le carillon, supprimé, ainsi que l’air des rémouleurs, la pièce marche magnifiquement.

Les deux dernières représentations ont eu un succès à tout casser.

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Les Variétés ont fait hier soir une recette de 4,600 francs.

Avant-hier lundi, la salle présentait un coup d’œil très curieux presque tous les spectateurs avaient à la main le Figaro du jour, et quand mademoiselle Schneider chanta, au deuxième acte, la déclaration Dites-lui qu’on le trouve aimable, on vit, du haut en bas de la salle, trois ou quatre cents numéros de notre journal s’agiter, se déplier ; puis, tous les spectateurs écoutèrent la chanteuse en suivant des yeux la musique et les paroles sur notre quatrième page.

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Voici les deux couplets que Grenier (le prince Paul) chante à mademoiselle Schneider dans la Grande Duchesse de Gérolslein :

« Pour épouser une princesse
Le prince Paul s’en est allé ;
Mais il paraît que rien ne presse.
Le mariage est reculé !
Tous les jours, quand paraît l’aurore,
Le prince Paul met des gants blancs.
Est-ce aujourd’hui ? Non, pas encore.
Alors le prince ôte ses gants.
Le prince Paul a l’âme grande.
Il souffre, mais il se tient coi... »
Voilà ce que l’on dit de moi (bis)
Dans la Gazette de Hollande.

« Le prince était tout feu, tout flamme,
En arrivant à cette cour.
Le prince était brûlant d’amour
En arrivant près de sa dame.
Il a tant brûlé qu’on suppose
Qu’après six mois de ce jeu-là
Il rie doit pas rester grand’chose
De tout le feu dont il brûla...
Dans ta poche mets ta demande,
Prince Paul, et rentre chez toi...
Voilà ce que l’on dit de moi (bis)
Dans la Gazette de Hollande.

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Plusieurs journaux dits sérieux continuent d’inscrire à leur programme des théâtres :

Bouffes : Orphée aux enfers

Cependant les journaux belges annoncent prochainement madame Ugalde dans les Bavards.

Et le théâtre des Bouffes, successivement offert, nous affirme-t-on, à la direction du Palais Royal et à celle des Variétés, se reconstitue de toute façon et sur des bases sérieuses.

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A Bruxelles, le théâtre des Galeries Saint-Hubert se livre à l’histoire naturelle. Voici son spectacle :

La Chatte métamorphosée en Femme, la Poularde de Caux, et la Vipérine.

Ce n’est pas nous qui l’en blâmerons.

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On sait que dans la Belle-Hélène il y a, au premier acte, un concours de jeux de mots et de charades où les artistes des Variétés se livraient à des débauches d’esprit des plus divertissantes.

En province, les, acteurs n’ont pas voulu être inférieurs à leurs camarades de Paris.

Ainsi, l’autre jour, à Bordeaux, un des interprètes, M. Brief, a trouvé ou seulement édité quelque chose qui mérite d’être sauvé de l’oubli :

– Vous qui êtes un malin, a-t-il demandé à l’ingénieux berger, pourriez-vous me dire à quoi ont servi les canons depuis leur invention ?

Et le berger a répondu :

– Ils ont servi à faire des dettes aux nations (détonations).

On a battu des mains, et, franchement, étant admis le genre, il y avait de quoi.

Jules Valentin.

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